#culturedurisque #inondations #précipitations #mobilités ... Le tour d'horizon des actualités marquantes dans un monde en mouvement. Bonne lecture
La côte est de l’Espagne, de Tarragone aux provinces de Valence ou de Murcie a été particulièrement concernée depuis un an par des phénomènes de pluies intenses. Dans un contexte d’évolution brutale du climat, il est annoncé que ces épisodes puissent devenir plus fréquents et le risque que des catastrophes comme celle survenue à Valence (240 personnes tuées), il y a tout juste un an, se produisent dans d’autres grandes agglomérations de la façade méditerranéenne est réel. C’est ce que rappelle, dans son retour d’expérience, l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et technologiques (AFPCNT). Malgré une prévision météorologique alors exacte quant à l’ampleur des précipitations attendue dans la région de Valence, elle remarque que si le risque était connu (une inondation avait tué 80 personnes dans Valence en 1957), il « n’était pas pris en compte dans une préparation adaptée », que la « culture du risque n’était pas suffisamment développée » et que la « coordination des acteurs de la crise était insuffisante ». S’ajoutent des facteurs structurels aggravants comme l’urbanisation des zones inondables qui modifie les schémas de drainage naturel des eaux et expose les populations.
Ici aussi.
À la mi-septembre, Georges-François Leclerc le préfet de la zone de défense et de sécurité sud en France a rappelé que les inondations tuaient plus que les incendies sur le pourtour méditerranéen, 150 personnes au cours des dix dernières années. Et quand on dit culture du risque, il faut imaginer que 98 % des décès enregistrés dans ces événements sont liés à trois comportements : prendre sa voiture, marcher le long d’un cours d’eau en crue ou descendre au parking ou à la cave… Bref il va falloir, en Occitanie, regarder cela de très près. Le chantier est immense comme le montre le tout dernier atlas de l’anthropocène de l’Institut national d’information géographique et forestière (IGN). Pour autant, quand on regarde l’histoire, comme vient de le faire une étude toute récente, il semble bien que les inondations sont moins destructrices et dramatiques que par le passé. Parce que les moyens de défense déployés ont été redoutablement efficaces… Mais voilà arbre qui ne doit pas cacher la forêt.
- Yann Kerveno -
Achevée avec les premières heures de septembre, l’année météorologique 2024-2025 signe un retour (modeste) à la normale avec 599 mm tombés à Perpignan pour une moyenne de 578 mm. Pour autant, difficile de crier victoire. Au cours des quatre dernières années, le déficit cumulé atteint 965 mm, soit près de deux années de pluie… Pour l’ensemble des Pyrénées-Orientales, 2024-2025 est la cinquième année hydrologique déficitaire consécutive avec 798 mm contre 849 pour la normale et depuis 2016, seule l’année 2020 a connu des pluies excédentaires (notamment avec l’épisode Gloria). Seuls les mois d’octobre, mars, juillet et août se sont révélés excédentaires. Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. C’est le Vallespir qui s’en sort le mieux au cours des douze derniers mois avec jusqu’à 1 000 mm dans certains endroits contre moins de 500 en Salanque.
Miroir, beau miroir. Narcisse a péri à cause d’un reflet et c’est tout le sens du débat qui agite aujourd’hui les milieux scientifiques autour de la question des organismes miroirs, une forme de vie inversée par rapport à celle dont nous sommes faits (pour faire très simple). Peut-on laisser la recherche se déployer dans cette direction alors que les risques ne sont pas mieux maîtrisés que la technique ou les promesses entrevues ? Ici (en anglais).
La forêt gagne. 900 000 hectares, c’est la surface conquise par la forêt sur le territoire français en dix ans. Elle occupait ainsi 17,6 millions d’hectares, le double de ce qu’elle représentait au début du XXe siècle et progresse plus fortement sur le pourtour méditerranéen et en Bretagne qu’ailleurs. Pour autant, durant cette même décennie, la mortalité des arbres a plus que doublé. Ici (en français).
Enquête dans les décharges. La solution à la dégradation des plastiques et polymères en tout genre se trouve peut-être dans les tas d’ordures. C’est en tout cas le pari de nombreuses équipes de chercheurs qui espèrent y trouver les bactéries, champignons, enzymes, propre à résoudre une partie du casse-tête de l’élimination de ces déchets encombrants. Ici (en anglais).
Plus de son plus d’image ? On se souvient qu’au printemps dernier l’Espagne avait été victime d’un gigantesque black-out. En attendant le rapport définitif sur cette histoire, il sera a publié au premier trimestre 2026, on sait que les renouvelables ne sont pas la cause principale du black-out même si elles ont eu un rôle, et que la responsabilité de l’accident est à mettre au crédit de fluctuations de tensions et de fréquences. En attendant, le gestionnaire du réseau électrique espagnol a demandé une modification des protocoles de fonctionnement pour éviter une nouvelle coupure. Ici (en castillan).
Pas d’Oil Peak. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de pétrole va continuer de progresser de 2,5 millions de barils par jour d’ici 2030 pour atteindre un plateau d’environ 105,5 millions de barils. Dans le même temps, la production doit progresser de 5 millions de barils par jour pour atteindre 114,7 millions de barils. Ici (en anglais).
Stimulante l’étude toute récente du Forum Vies mobiles qui planche sur l’élaboration d’un système alternatif de mobilité. D’abord, il y a les constats : le coût du système voiture, 305 milliards d’euros par an, et des fausses évidences. Les politiques de déplacements sont calculés sur des moyennes et ne sont pas représentatives des usages, ne ciblent que les déplacements domicile travail alors qu’ils ne représentent que 20 % des déplacements des Français (sans oublier que 37 millions de citoyens français ne travaillent pas…). Entre autres.
Alors, pour pousser le bouchon plus loin, l’étude propose trois analyses sur trois types de départements, ruraux, intermédiaires et métropolisés… Sont ensuite plaqués sur les territoires de nouvelles infrastructures ferroviaires, une nouvelle carte étendue des dessertes de bus cadencés, de nouvelles voies piétonnes ou cyclables, pour dessiner un « système de mobilité post-automobile » parce que « passer à la voiture électrique ne suffira pas à résoudre l’ensemble des problèmes posés par la circulation de 40 millions de véhicules en France. »
(Source Forum Vies Mobiles : https://forumviesmobiles.org/sites/default/files/Synthèse%20Système%20Alternatif%20de%20Mobilité%20FVM%202025.pdf)
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